lundi 19 décembre 2016

Archangel (Guy Maddin, 1990)



Ce film date de 1990, et pourtant... Pourtant il est en noir et blanc, pourtant il est au départ muet puis devient parlant. Et ce film est un petit bijou surréaliste.

A Archangel, ville russe, on est en 1919 et personne ne sait que la guerre est finie. Pourtant les combats font rage et Boles, un soldat canadien, est amnésique, à la recherche de son amour perdu, Iris. Il croit la retrouver dans les traits de Veronhka dont le mari est lui aussi amnésique.

Ce film, comme je l'ai dit surréaliste, est d'une beauté fracassante. L'amour des films muets qui resituent au mieux l'époque des faits, font du réalisateur Guy Maddin un cinéaste dont je me dois de poursuivre l'oeuvre, un jour ou l'autre. Les Bolcheviques sont présents, dépeints comme des cannibales, les Allemands comme des barbares ce qui nous permet de voir dans ce film une sorte d'hommage teinté d'humour à tous ces films de propagande qui fleurirent tant aux USA qu'en URSS durant les années 20-30.
Le soldat, Boles, parfaitement interprété, semble tout droit sorti d'un film muet. Mais si une quelconque palme devait être décerné, ce serait à l'actrice, dont je n'ai pas trouvé le nom, qui joue la fille amoureuse de Boles. Katy Marykuca (Veronhka dans le film) mérite aussi une mention, mais je crois que tout le casting est à la hauteur de l'ambition de Guy Maddin.
Ce n'est pas pour rien que ce film figure dans les 1001 films à voir avant de mourir. Il le mérite amplement.